Contrairement à la croyance populaire, l’évolution de la formation médicale ne se réduit pas à l’apprentissage d’une quantité toujours plus élevée de connaissances qui seraient toujours plus à jour. Elle consiste plutôt à fournir une réponse toujours plus précise à la question suivante : qu’est-ce qu’un médecin compétent?
C’est dans cette optique que le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada (CRMCC) a conçu le cadre théorique des CanMEDS, qui est au cœur de l’approche fondée sur les compétences, ou « Compétence par conception » (CPC). Selon les échéances établies par le Collège royal, bon nombre de facultés de médecine canadiennes devront avoir implémenté l’approche fondée sur les compétences d’ici 2025.
Quel rôle viennent jouer les technologies dans les défis liés à l’adoption de ce nouveau cadre de formation médicale?
Ajouter un énième outil informatique dans un établissement de santé ou d'enseignement peut apparaître comme une nouvelle couche de complexité inutile. Cependant, dans le cas de l’approche fondée sur les compétences, ce n’est pas la technologie qui vient ajouter de la complexité, mais bien le changement de paradigme d’enseignement initié par le Collège des médecins.
Les CanMEDS s'appuient sur de nombreuses recherches empiriques afin de proposer une vision du médecin qui dépasse la conception traditionnelle du savant et du guérisseur. Elle vise à former des experts médicaux qui maîtrisent l’ensemble des compétences requises pour exceller dans ces six rôles : professionnel, communicateur, érudit, collaborateur, promoteur de la santé et leader.
Ce changement de paradigme est motivé par la volonté de mieux préparer les apprenants à la quantité croissante de responsabilités qu’implique aujourd’hui le passage de la résidence à la pratique de la médecine. Le rôle de la technologie est de faciliter, voire simplement de rendre possible l’opérationnalisation de ce changement de paradigme.
Avec une perception plus complexe du médecin viennent des processus d’évaluation et de suivis également plus complexes. Par exemple, chaque résident doit être évalué pour chacune des activités professionnelles confiables (APC) exigées par leur programme de formation. Celles-ci sont à la fois nombreuses et variées, pouvant aller de « Effectuer un examen physique adapté à la situation clinique du patient » à « Communiquer en situation difficile ». Elles sont ensuite divisées en plusieurs jalons, soit des marqueurs observables permettant de suivre le développement des compétences.
La technologie, loin de venir complexifier le parcours de l’apprenant, vient au contraire l’outiller, lui et ses collaborateurs. Elle vient faciliter le passage de la vision théorique adoptée par les institutions de santé et d’enseignement à son application concrète dans le quotidien des résidents, des patrons, des administrateurs et des gestionnaires de haut niveau comme les doyens.
Le milieu des technologies échange constamment avec le milieu médical afin de développer des innovations pouvant les aider à relever leurs défis. Voici quelques exemples des défis étroitement liés à l’adoption de l’approche fondée sur les compétences basée sur les CanMEDS, ou compétence par conception (CPC).
Dans un programme contenant plusieurs dizaines de résidents, la compilation et l’organisation des documents permettant de suivre l’évolution des APC et des jalons peuvent facilement se transformer en cauchemar administratif. La variété et la quantité de données à recueillir et à communiquer sont beaucoup plus élevées qu’avec la formation traditionnelle en médecine, ce qui implique notamment l’utilisation d’une quantité plus élevée de formulaires d’évaluation et de rapports.
Plus les compétences évaluées sont d’ordre pratique, plus il devient pertinent pour l’apprenant de recevoir une rétroaction rapide afin de pouvoir corriger le tir en cas de besoin. Or, si l’évaluateur n’est pas bien outillé ou encadré pour communiquer efficacement les évaluations de plusieurs résidents pour plusieurs APC, il est tout à fait probable que ces derniers reçoivent leur rétroaction trop tard dans le processus d’apprentissage, ce qui nuira à leur développement et leurs chances de réussite.
L’approche fondée sur les compétences demande beaucoup de temps aux évaluateurs, qui doivent être davantage présents lors de certains actes médicaux, par exemple une chirurgie ou un examen. Additionnellement, il peut être difficile pour l’évaluateur de se souvenir de chacun des résidents qu’il est censé évaluer, surtout lorsqu’il ne les voit que quelques fois par mois. Chez les médecins qui se sentent surchargés, l’ajout de nouvelles responsabilités chronophages à leur quotidien n’est probablement pas accueilli avec joie, et cela même si l’objectif est noble.
Il faut un minimum de 7 années d’études pour devenir médecin, un nombre qui peut grimper à 13 pour certaines spécialités dans certaines institutions d’enseignement. Au long de ce parcours, l’apprenant en médecine est amené à interagir avec plusieurs acteurs, et cela dans différents établissements.
L’approche fondée sur les compétences n’est pas à l’origine de ce défi, mais elle vient le complexifier. La quantité d’information et de données qui doivent être prises en compte à chacune des étapes augmente, de sorte qu’il est difficile d’obtenir une vue d’ensemble du parcours de l’apprenant. D’autant plus qu’avec cette nouvelle approche, l’unité de mesure de base pour mesurer la progression de l’apprenant n’est plus le temps écoulé, mais les compétences acquises. Comme il revient en partie au résident de gérer l’acquisition de ses compétences, l’importance de garder le contrôle sur la progression de son parcours est cruciale.
La formation médicale a beau être en constante évolution, l’approche fondée sur les compétences représente un changement majeur. Dans un milieu déjà submergé par les changements, il peut être difficile d’obtenir l’écoute et la participation de tous les acteurs gravitant autour du parcours des apprenants. De plus, la liste des éléments à mettre en place peut rapidement apparaître étourdissante si elle n’est pas organisée dans un système ou appuyée sur une structure éprouvée : participation aux comités du Collège royal, révision de la structure départementale, organisation d’ateliers, planification de cursus, etc.
La version la plus récente des CanMEDS a été officialisée en 2015, mais une nouvelle mise à jour devrait être adoptée en 2025. Nul besoin d’être devin pour postuler que cette mise à jour sera probablement suivie par d’autres versions dans le futur.
Adapter les curriculums de formation existants à de nouveaux cadres théoriques est déjà un chantier en soi. Cela dit, ce chantier peut devenir la pointe de l’iceberg des mises à jour si les institutions sont mal outillées technologiquement. Des nouveautés devront inévitablement être intégrées dans les formulaires, et possiblement à une fréquence de plus en plus élevée. Sans outil adapté, il peut devenir extrêmement difficile d’offrir une formation à jour.
Selon les systèmes utilisés et les processus déjà en place, le passage à l’approche fondée sur les compétences peut représenter l’occasion d’adopter de nouveaux outils Web qui permet en fait de passer moins de temps à évaluer les résidents tout en fournissant des évaluations plus détaillées.
Chaque établissement d’enseignement ou de santé a des défis d’implantation qui leur sont propres, mais plusieurs s’articulent autour de thématiques générales récurrentes. Si vous désirez tirer pleinement profit de l’approche fondée sur les compétences, l’équipe de Logibec peut vous outiller et vous conseiller. Sa solution Logibec MedSIS 3C, est déjà utilisée par plus de 39 000 apprenants et professionnels de la santé au Canada, en plus d’avoir une présence dans plus de 3 000 sites différents. En plus de soutenir la formation médicale, elle permet de s’adapter à d’autres types de programmes de formation en santé, par exemples les soins infirmiers et la pharmacie.
Participez-vous à la mise en œuvre et à l’amélioration des programmes d’enseignement médical axé sur les compétences? Si c’est le cas, nous vous encourageons à télécharger le webinaire enregistré, Mitigating the Challenges of CBME: The Need for the Right Platform (en anglais seulement), pour en apprendre davantage sur la solution Logibec Medsis 3C, découvrir comment tirer parti de cette technologie et apporter des changements bénéfiques à l’enseignement médical.