Lors de la récente conférence e-Health, LGI a organisé un symposium intitulé « Transition des soins : Offrir aux patients les bons soins, au bon endroit et au bon moment. » Les conférenciers Robert Fox et Peter Smith ont fait part de leur point de vue sur les défis et les progrès technologiques dans le domaine de la transition des soins. Voici les réflexions que nous avons recueillies lors du symposium.
Les soins de transition englobent le transfert de patients d’un milieu de soins à un autre, par exemple du service d’urgence aux cliniques ou des soins de courte durée aux soins à domicile. Ce processus est essentiel à la sécurité des patients, car une transition mal gérée peut entraîner une augmentation du nombre de réadmissions à l’hôpital, de longues hospitalisations et des résultats indésirables pour la santé.
Pour offrir des soins de transition efficaces, il faut s’assurer que les systèmes de santé sont bien coordonnés, que la communication est claire et que l’information sur les patients est transmise avec exactitude entre les prestataires de soins.
Au cours du symposium, les experts ont relevé plusieurs problèmes liés à la mise en œuvre de processus efficaces de soins de transition.
Malgré les progrès technologiques dans le domaine des soins de santé, de nombreux systèmes reposent encore sur des méthodes désuètes qui nuisent à l’échange d’information. Peter Smith souligne par exemple que, même si nous sommes en 2024, de nombreux fournisseurs de soins de santé dépendent encore des télécopieurs, ou fax. Cette dépendance à une technologie désuète ralentit non seulement les processus, mais augmente également le risque d’erreurs et de mauvaise communication.
Différents fournisseurs de soins de santé peuvent utiliser des systèmes incompatibles, c’est-à-dire qui ne peuvent pas communiquer entre eux, ce qui entraîne une fragmentation des activités. Le manque d’interopérabilité et d’intégration entre les différentes technologies de soins de santé réduit l’efficacité des soins de transition, et M. Smith souligne que « cette situation touche surtout l’écart entre les soins hospitaliers et les soins primaires du dossier ».
La main-d’œuvre du système de santé est soumise à une pression immense, car le grand nombre de patients et leurs besoins complexes en matière de soins nécessitent beaucoup de ressources. « Les travailleurs de la santé sont surchargés, ce qui a une incidence sur la qualité des soins durant les transitions », souligne M. Fox. Pour pallier les contraintes en matière de ressources, il faudrait apporter des changements systémiques pour mieux répartir les ressources en santé.
Souvent, les patients et leurs aidants ne possèdent pas les connaissances et les ressources nécessaires pour gérer efficacement la complexité des soins de transition. Cet écart peut mener à de mauvais résultats sur la santé et à une augmentation du taux de réadmission. M. Fox a souligné l’importance d’informer le public, affirmant que « nous devons fournir aux patients et aux aidants naturels les renseignements et les outils appropriés pour défendre leurs droits en matière de soins ».
Lorsque les patients passent d’un milieu de soins à un autre, comme de l’hôpital au domicile ou des soins primaires aux spécialistes, il n’y a souvent pas de personne ou d’équipe désignée responsable de superviser l’ensemble du processus de transition. De plus, comme l’a souligné Robert Fox, « quand tout le monde est imputable, personne ne l’est ». Ce manque de responsabilisation peut mener à des activités fragmentées qui font en sorte que des détails importants passent entre les mailles du filet.
La discussion a porté sur diverses solutions et stratégies à envisager pour relever ces défis.
Lorsque les patients participent activement aux décisions liées à leurs soins, ils sont plus susceptibles d’adhérer aux plans de traitement et de se sentir satisfaits des soins qui leur sont prodigués, ce qui favorise une transition plus réussie entre les différents milieux de soins. M. Smith remarque que nous devons trouver des moyens de mieux nous mobiliser. Cette autonomisation peut être obtenue avec une communication transparente, un public bien renseigné et un accès facile à l’information pertinente sur la santé.
Des modèles comme les programmes de soins à domicile et les réseaux de soutien communautaires offrent des solutions de soins souples et personnalisées qui peuvent être adaptées à la situation de chaque patient et réduire le nombre de réadmissions à l’hôpital. Robert Fox a fait valoir le potentiel de telles innovations, suggérant que nous devons prioriser les approches régionales en matière de soins et tirer parti des solutions technologiques entourant la gestion standard des soins.
Le soutien des proches aidants est essentiel à l’efficacité des soins de transition, car ces personnes jouent un rôle essentiel dans la gestion des besoins des patients pendant les transitions. M. Smith a attiré notre attention sur l’importance de cette approche en partageant une idée qu’il a entendue : « Plutôt que de dépenser un million de dollars par lit pour offrir des soins de longue durée, pourquoi ne pas commencer à verser un salaire aux aidants naturels et leur fournir de la formation et des ressources? » La clé est d’habiliter les proches aidants à fournir des soins de grande qualité, ce qui améliore les résultats pour les patients et réduit le fardeau des services de santé officiels.
L’élaboration de politiques qui priorisent les soins de transition et l’optimisation des flux de travail sont des étapes essentielles à l’amélioration de la qualité et de l’efficacité des transitions des patients. Selon M. Fox, il est essentiel de mobiliser les parties prenantes, y compris les cliniciens, les professionnels des TI et les décideurs politiques, pour s’assurer que les transitions sont gérées efficacement et que les patients reçoivent les meilleurs soins possibles à chaque étape.
L’intelligence artificielle (IA) offre un potentiel transformateur pour améliorer les soins de transition en fournissant des outils avancés d’analyse prédictive et d’aide aux décisions. Peter Smith a illustré ce potentiel avec l’exemple d’un patient âgé avec une hanche cassée admis à l’hôpital : l’IA peut analyser ses antécédents médicaux, son état actuel et d’autres facteurs pertinents pour prédire non seulement quand il pourra prendre congé, mais aussi le type de soins post-congé dont il aura besoin, comme la physiothérapie ou les services de santé à domicile.
L’adoption de technologies novatrices est essentielle pour relever bon nombre des défis liés aux soins de transition. Peter Smith a souligné l’incidence de ces technologies : « la surveillance à distance des patients, les soins virtuels et les outils d’aide à la décision clinique ont le potentiel de transformer la façon dont nous gérons les transitions de soins. » En intégrant ces outils aux pratiques en santé, les prestataires de soins peuvent réduire les risques de complications et de réadmissions.
Nous remercions sincèrement e-Health d’avoir organisé cet événement et nos conférenciers distingués, Robert Fox et Peter Smith, de nous avoir fait part de leurs réflexions. Ils nous ont tous deux permis de bien comprendre les problèmes actuels liés aux soins de transition et la voie à suivre.
La participation de LGI à ce symposium a mis en lumière notre engagement à favoriser la collaboration dans l’ensemble de l’écosystème des soins de santé. Pour obtenir un exemple concret de notre contribution à l’efficacité des soins de transition, nous vous invitons à en apprendre davantage sur la solution de réorientation de LGI en visitant la page Web officielle ou en téléchargeant la vidéo de démonstration.