Adopter l’approche par compétence : résumé du panel à la CIMU

ICAM 2025 Panel - Zoom 2

À l’approche de l’échéance de 2026 pour l'adoption du modèle de Compétence par conception (CPC) par tous les programmes de résidence au Canada, une réalité s'impose aux facultés de médecine avec de plus en plus de limpidité : l’approche par compétences (APC) dépasse le simple cadre d’une réforme pédagogique. En effet, elle exige des outils adaptés, un changement de culture, et la participation de de tous les acteurs.

Pour nourrir la réflexion des acteurs clés en éducation médicale, le Congrès international de médecine universitaire (ICAM) 2025 a réuni un panel d’experts autour du thème : « Outiller les apprenants et les facultés pour faciliter l'adoption de l’APC » (Titre original : Empowering Learners and Faculties: Navigating the Shift to Competency-Based Medical Education (CBME))

Dans cet article, nous résumons les principaux éléments d'informations partagés par les experts du panel :

  • Lisa St. Amant, Gestionnaire de projet en curriculum à l’Université de Toronto.
  • Lisa Persaud, Gestionnaire principale de projets TI à l’Université McMaster.
  • Dr. Davies, Responsable APC et professeur agrégé à l’Université Dalhousie

Quels sont les principaux avantages de l’APC comparativement à l'enseignement médical traditionnel? 

Lisa St. Amant a souligné que l’APC permet de définir des résultats d’apprentissage clairs, d’améliorer les indicateurs de réussite et d’intervenir rapidement en cas de difficulté. « Les présidents des comités de compétences ont exprimé une plus grande confiance dans leurs décisions », a-t-elle noté, mettant en valeur la façon dont les données enrichissent les rétroactions et soutiennent des parcours personnalisés.

Lisa Persaud a noté que les évaluations « à la volée » et les systèmes compatibles avec les appareils mobiles augmentent considérablement la collecte de données, donnant une vue d’ensemble plus complète des progrès.

Le Dr Davies a insisté sur le point de vue clinique : « Avant, il suffisait de terminer son programme… maintenant, les évaluations sont liées à la promotion. » Ce changement assure que les résidents acquièrent réellement les compétences nécessaires à une pratique autonome.

 

Quels sont les principaux défis liés à la mise en œuvre de l’APC?

Le Dr Davies a évoqué l’importance du temps et du changement de culture. « Même des années après le lancement, on travaille encore à instaurer la culture », a-t-il déclaré. L’adoption de l’APC demande un soutien constant, particulièrement auprès du corps enseignant.

Lisa St. Amant a confirmé que la diversité des disciplines en médecine rend l’implantation variable, nécessitant des approches personnalisées. Elle a souligné l’importance de l’amélioration continue pour résoudre les enjeux de mise en œuvre.

Lisa Persaud a identifié la gestion du changement comme défi majeur du côté technologique : « Les administrateurs, enseignants et même les apprenants peuvent être réticents… il faut une stratégie et un plan de communication solide. »

Quelles innovations ou technologies sont essentielles pour l’avenir de l’APC?

Pour Lisa Persaud, les tableaux de bord de visualisation de données sont déterminants : « Nous avons des montagnes de données… il faut des outils personnalisables et simples pour les interpréter. »

Le Dr Davies a approuvé, insistant sur la simplicité d’utilisation pour les apprenants comme pour les comités. « Plus c’est facile, mieux c’est. Sinon, ça devient une tâche de plus. »

Lisa St. Amant a souligné que la nouvelle génération de portefeuilles électroniques doit aller au-delà du suivi des activités professionnelles confiables (EPA). « Il faut des plateformes intégrant plusieurs sources de données — communication, professionnalisme, etc. — en un portrait global. »

Comment mieux collaborer entre établissements d'éducation et fournisseurs technologiques?

Lisa Persaud a mis l’accent sur l’importance d’une équipe technique capable de traduire les besoins pédagogiques en exigences techniques. La formation, le soutien et la communication continue sont essentiels.

Lisa St. Amant a évoqué l’expérience de Toronto, où le lien étroit entre les équipes TI et pédagogiques permet une résolution rapide et créative des problèmes. Elle a rappelé que les solutions technologiques doivent être souples et adaptées au contexte.

Le Dr Davies a suggéré que des standards minimaux pour les portefeuilles soient définis par les établissements ou le Collège royal, afin d’orienter les développeurs tout en laissant place à la personnalisation.

Quelles sont les étapes clés pour une mise en œuvre réussie?

Le Dr Davies a utilisé une métaphore pratique : « L’APC n’est pas une biopsie, mais plutôt un prélèvement : il ne faut pas tout évaluer, mais prendre un échantillon représentatif. » Il insiste sur l’importance de commencer petit, d’obtenir l’adhésion des enseignants et de s’engager dans l’amélioration continue.

Lisa St. Amant recommande de tester certains volets en amont du lancement. « Même former les résidents plus avancés peut faciliter l’intégration des nouveaux. » Elle insiste sur l’importance d’évaluer la préparation des départements et de réallouer les ressources au besoin.

Lisa Persaud souligne que des relations solides avec le corps professoral, une communication claire et un responsable central APC sont indispensables pour gérer les turbulences de la transition. 

Conclusion

La réussite de l’APC repose sur des équipes engagées, des outils adaptés, et une culture de l’amélioration continue. Cette transition est autant une occasion pour valoriser le rôle des formateurs qu’un levier pour mieux accompagner les apprenants en médecine. 

Poursuivre la réflexion

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